Mon 1er 3000 jour 3 : première randonnée !

La rando, tout un poème !
Après une nuit très calme, la majorité des élèves ayant compris l’importance d’un bon sommeil, place au troisième jour de nos aventures !
Au programme de ce matin, les révisions de français, évidemment après un solide petit déjeuner et les tâches ménagères effectuées par nos volontaires désignés à grands renforts d’entorse au règlement réguliers…
Un extrait de la pièce de théâtre d’Antigone a occupé la matinée autour d’un dialogue entre Hémon, son époux, et Créon, son beau-père… Antigone, qui n’est plus à un malheur près, se retrouve condamnée à mort, Créon, tout roi qu’il est ne pouvant la sauver tandis qu’Hémon le supplie : une véritable tragédie support d’exercices grammaticaux, de ré-écriture, de rédaction et de dictée ! Si la fin ne s’annonce pas heureuse, espérons qu’il n’en soit pas de même pour notre randonnée…
Après un repas vite avalé, c’est le départ pour un après-midi de marche sous un soleil radieux et une température très clairement estivale ! Gourdes remplies obligatoires, distribution de la nourriture pour le goûter, le repas du soir et le petit déjeuner, dans la montagne il faut être autonome. Distribution plus ou moins équitable, les paquets ne font pas le même poids, tout comme les élèves ne nécessitent pas la même attention cette semaine…
Après 45 minutes de car, nous voici au départ de la randonnée qui va nous mener au refuge de Folly. Ajustement des sacs afin de diminuer au maximum les tensions dans le dos et discours des guides afin d’expliquer qu’une marche en ville et une randonnée avec dénivelé n’ont rien à voir, et voici nos achéroises et acherois prêts au départ ! Première randonnée pour beaucoup, celle-ci est donc l’heure des grandes découvertes : partir vite pour impressionner n’est pas une bonne idée, la montagne ce n’est pas plat, une montée ça monte, c’est dur mais c’est beau, c’est beau mais c’est dur, le plat c’est génial… Dans la lignée du jeu des anges gardiens, l’heure est néanmoins à l’entraide et à la solidarité et des sacs sont allégés tandis que d’autres sont alourdis et certains sacs changent même d’épaule. Tout le monde arrivera au refuge ce soir, une fois que chacune et chacun a compris cela, cela se passe mieux, et peu à peu, dans un paysage alternant rochers en bord de ravin, avec chaînes pour se tenir, sous-bois ombragés bienvenus face à la température et montées en plein soleil, notre groupe progresse peu à peu, entre doux sifflotements des oiseaux, râles plus ou moins marqués des élèves et discussions plus ou moins philosophique sur le sens de la vie, entre être en cours de musique à cet instant et être en train de souffrir en plein montagne. Et enfin, au détour d’un énième virage, il est là, le refuge, dressé à flanc de paroi, en vue mais encore un peu loin… Et puis soudain, après un dernier virage, ça y est, c’est tout droit, quelques marches et c’est la délivrance ! Les sacs tombent des épaules, les corps s’affaissent sur les transats ou autour des tables, tandis que les esprits se remplissent de cette fierté de l’avoir fait ! Fierté partagée les premiers et les premières encourageant et félicitant les suivants et les suivantes à chaque arrivée !
C’est ainsi que, dans un décor de carte postale, avec un soleil qui va progressivement se cacher derrière les montagnes dans un ciel qui se pare de couleurs dégradées du violet au bleu, que les derniers élèves arrivent, que le repas est pris et que les enfants profitent d’un temps libre hors du temps, d’un moment unique suspendu loin de tout, dans un endroit tellement différent de leur quotidien.
Il faut malheureusement aller se coucher, la nuit aussi s’annonce unique, surtout pour les garçons tous ensemble dans un dortoir de 24, alors que les filles ont trois dortoirs de 6, 10 et 12 places. Chez les filles la chaleur cumulée devrait être moins élevée, mais gageons que les garçons n’auront pas froid cette nuit !