Une histoire de rando…
Nous avions laissé nos élèves à l’heure du coucher, sans savoir de quoi la nuit serait faite, il est désormais temps, avant de parler du quatrième jour de terminer le troisième.
Dormir dans un dortoir, d’autant plus quand on est nombreux, est difficile et demande de la discipline. 23 garçons ensemble s’annonçait donc un challenge compliqué pour nos Achérois, et, ne nous mentons pas, les enseignants ne s’attendaient pas à un coucher calme… Alors que chez les filles le silence s’installe rapidement, quelques garçons semblaient avoir envie de se préparer physiquement pour la descente du lendemain et voulaient pousser le challenge de la déconnexion du portable à son paroxysme, considérant que le téléphone à de rares moments de la journée était encore trop pour eux. Ainsi un garçon particulièrement sérieux et conscient des dangers du téléphone a décidé de s’en passer jusqu’à la fin du séjour, saluons cette initiative ! Tout ceci étant fait, il a fallu calmer les chuchotements de quelques filles, pas si irréprochables que cela malgré des dortoirs plus petits…
À 7h le lendemain néanmoins, tout le monde était au petit déjeuner ! Plus ou moins courte, il était impossible de prolonger la nuit, dormir en dortoir implique souvent d’être réveillé une fois que quelqu’un se lève. Réveil salutaire qui a permis d’ouvrir les volets et ainsi de laisser s’échapper l’excédent de chaleur humaine, entre autres…
A 8h30, après avoir pu contempler des chamois à la longue vue, il est temps de dire au revoir à Jacques, le gardien du refuge, et de remettre nos pas dans ceux de Fred, le guide qui ouvre la route. Première bonne surprise pour nos aventurières et aventuriers, on ne commence pas par la descente, mais par de la montée ! En effet, pas question de reprendre le même chemin qu’à l’aller en sens inverse, autant en profiter pour varier les plaisirs ! Évidemment tout de suite tout le monde râle, sauf les élèves les plus en difficulté, déjà dans le dur et en économie d’énergie. Quel plaisir que de voir tous ces adolescents en pleine forme de si bon matin ! Et finalement, après 200 mètres de dénivelé positif, quand la descente arrive, elle s’avère source de sensations : chemins très escarpés, rochers glissants, pente très pentue et même chaînes à tenir sur un passage périlleux ! La descente n’est pas toujours une partie de plaisir et sollicite les appuis très différemment, c’est le vrai test pour les chaussures ! C’est donc entre bobologie et traumatologie que se poursuit la randonnée, entre pansements anti-ampoules et strap pour les chevilles. Plusieurs aventuriers et aventurières se transforment en cascadeur, pour des chutes anodines la majorité du temps et dans ce cas origine de beaucoup de rires…
A force de pieds qui marchent l’un devant l’autre, de »c’est encore loin », de »c’est quand qu’on arrive », de »jai faim » et de protestations diverses, nous finissons cependant par arriver au car, où presque tous les premiers applaudiront les derniers, les ultimes rescapés de la randonnée ayant même le droit à une haie d’honneur !
En retard sur l’horaire prévu, le retour aux Chamois est sportif : 13h30 repas, 15h révisions : en prenant une douche en trois minutes mathématiquement tout le monde peut y passer et c’est donc avec une moitié de groupe lavée que la dernière séquence de révisions commence ! Place à l’histoire-géographie avec des sujets particulièrement bien préparés et repartis en plusieurs niveaux de difficulté, des repères à connaitre à un sujet complet de type brevet en passant par des documents à étudier et des plans de développement construits à élaborer.
A 17h30, une fois les corrections effectuées, une surprise attend nos élèves ! Le centre d’hébergement a fait installer cet hiver une tyrolienne et ils peuvent en bénéficier gratuitement en remerciement de notre fidélité, il s’agit après tout de la neuvième édition du séjour, de retour après une pause COVID. Deux fois 43 mètres de descente sont parcourus, entre plaisir non feint, cris de peur ou de joie et peur du vide surmontée !
Après le repas, peu de temps libre ce soir, pendant lequel il faut en plus préparer le sac du lendemain : le rythme reste soutenu : sacs présentés pour contrôle à 21h20, chacun dans sa chambre à 21h30 et extinction des feux à 21h45, pour le plus grand bonheur de beaucoup d’élèves fatigués et sans protestation d’autres élèves résignés face à l’intransigeance du respect des horaires… Et puis pour le 5e jour de notre périple le petit-déjeuner est à 5h45, autant essayer de dormir un peu avant…






